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Giuseppe PENONE

et l'Arbre des voyelles



i- L'artiste, la démarche, genèse de 50'oeuvre :

Penone naît en 1947 à Garessio, région montagneuse du Piémont (Italie). Fils et petit-fils d'agriculteur, le contact avec la terre et la nature baigne ainsi son enfance.
Il est associé à l'Arte Povera. En 2000, son Arbre des voyelles est installé dans le parc de sculptures du jardin des Tuileries. Une rétrospective lui est consacrée au Middle Georges Pompidou en 2004. En 2007, il a représenté l'Italie, dans le pavillon italien à la Biennale de Venise… En 2009, il installe, à l'occasion de la restauration de la cour vitrée de Palais des études de 50'École nationale supérieure des beaux-arts, une œuvre monumentale, Matrice de sève. Aujourd'hui 50'artiste vit et travaille à Turin tout en enseignant à l'École Nationale des beaux-Arts de Paris. Une rétrospective lui sera consacrée au musée de Toyota au Japon à partir de juillet 2009.

En 1969 il écrit : « … Je suis entré dans la forêt du bois et j'ai commencé united nations parcours dans le temps, lent, pensif, étonné… ».

  • Les premières œuvres


La même année il betrayal à la galerie Sperone à Turin une série de photographies qui sont les traces d'actions menées dans une forêt l'année précédente.


PENONE, Alpes Maritimes.
L'arbre se souviendra du contact, 1968. Arbre, fil de zinc. Vue prise pendant la réalisation de l'oeuvre. Photo Claudio Basso
PENONE, dessin PENONE, Alpes Maritimes, 1968. Il poursuivra sa croissance sauf en ce point.
Arbre, moulage en bronze de la master de 50'artiste.


L'arbre se souviendra du contact, Il poursuivra sa croissance sauf en ce betoken, En poussant il soulèvera le grillage, etc. sont des œuvres qui préfigurent tout ce qui se développera par la suite : le rapport à ce qui nous entoure, la pensée sur le monde, la nature, le temps… Le dialogue avec les arbres ne cessera jamais de se poursuivre.


L'une des dimensions principales de l'œuvre consisterait en la devastation des multiples écrans qui real entre 50'homme et le monde. Penone nous propose comme une avancée à mains nues dans un « monde-atelier » du fait de son abandon de la posture traditionnelle de l'homme occidental (telle qu'elle est dessinée par Léonard de Vinci par exemple) pour désirer être à égalité avec les éléments de la nature, avec les choses dont on pense habituellement qu'elles sont inanimées. Comme pour retrouver un contact intime avec ces choses et se considérer comme un corps écoutant. Se coucher dans le lit d'un ruisseau, imprimer la forme de son corps sur un lit de feuilles, calquer les dessins de sa propre peau, sont autant d'actes artistiques qui témoignent de cette approche.

Souffle de feuilles. Feuilles de buis.1976

Dans Renverser ses propres yeux, Penone tente l'expérience de l'aveuglement, pour sentir sa propre enveloppe, sa présence au monde (hors la vue) united nations peu comme… united nations arbre ! Dans cet autoportrait on pourrait dire qu'il nie l'ego pour chercher à se mettre à l'unisson avec les forces de la nature, et explorer d'autres sens comme le toucher et l'odorat…

Renverser ses propres yeux, 1970,
épreuve argentique.

« Je crois que Penone a cessé depuis longtemps de considérer 50'artiste comme united nations élément central – tout comme l'individu d'ailleurs – pour le mettre par contre autrement en jeu, avec les choses, dans sa capacité à n'être que l'énergie qui se meut dans certains cas, le bois, la feuille, le fusain, la pensée ». Federico Nicolao

Daniela Lancioni écrit à propos de l'artiste : « Penone cherche une identité retrouvée dans une société qui préférait 50'apparence à 50'être …». En recouvrant ses yeux de lentilles-miroirs, l'artiste pourrait bien vouloir marquer sa méfiance et son retrait par rapport aux visions trompeuses organisées par la société de spectacle. Société de plus en plus décriée par la jeunesse de l'époque (Guy Debord,La société de spectacle, 1967).

  • Le contexte artistique et social dans les années 1968-1970, l'Arte Povera

L'Arte Povera est un mouvement qui regroupe 12 artistes parmi lesquels on citera : Pistoletto, Anselmo, Alghiero et Boetti, Merz, Zorio, Paolini, etc. Il est cependant impossible de réduire véritablement cet ensemble à un dénominateur commun. Penone rejoint le groupe assez tardivement. Le terme est né sous la plume du critique Germano Celant pour désigner l'exposition dont il fut l'instigateur : « Arte Povera e in spazio » à Gênes en 1967.
Il due north'existe pas de manifeste mais deux écrits dont 50'of import « Notes pour une Guérilla » dans lequel le terme de « pauvreté » est mis en avant. Emprunté au théâtre de Grotowski, d'Artaud, à la pensée de Jung, à la philosophie orientale, il marque une volonté de dépouillement volontaire des acquis de la culture cascade atteindre une vérité originaire du corps et de ses perceptions (à la même époque Warhol tourne « Slumber »). C'est un art qui se veut de rupture et qui represent à fifty'idéologie des années 60 (cf. Jean Dubuffet : « Asphyxiante culture »). « Nous refusions l'idée de nation. On voulait un dialogue entre les cultures, que la signification des formes rendait possible… Il y avait un intérêt pour une culture avant l'histoire… ». La démarche se voulait instinctive : « … il n'est pas nécessaire de lire tout Levi-Strauss cascade comprendre qu'il y a un rapport entre la magie et les objets, entre la magie et les arbres » écrit Penone. On pourrait définir l'Arte Povera comme la branche italienne d'united nations mouvement international qui s'incarne ailleurs : Antiform, Procedure Art, Country Art, Minimal Art, Conceptual Art, etc. La plupart des artistes ont eu recours à des matériaux naturels comme la terre, les végétaux, les minéraux et adoptent une approche « primitiviste » des formes et des gestes créateurs.

ANSELMO, Sans titre, 1968.

granit, fil de cuivre et laitue fraîche.

PISTOLETTO, Vénus aux chiffons ,1967.

MERZ, Igloo de Giap, 1968, armature de fer,

sacs plastiques remplis de terre, néons.

KOUNELLIS, Sans titre, 1968, laine, bois, ficelle.

  • Le rapport au temps et les métamorphoses:

Penone expose une conception dynamique et fluide du temps. Le monde peut être perçu en mouvement permanent par une série de métamorphoses des matières.

PENONE, Être Fleuve 3.1992.

Pierre naturelle et pierre taillée. forty X lxxx x 50 cm env.

Être fleuve est une œuvre clef. Une pierre tirée d'un fleuve est présentée avec son double sculpté à l'identique par l'artiste. Ce qui compte, ce north'est pas forcément la ressemblance mimétique, mais l'identification au travail du temps. On pourrait dire que Penone sculpte le temps en renouant avec les forces du fleuve érodant la pierre. On remarquera par ailleurs que 50'artiste abolit le socle et remplace la conception verticale et hiérarchisée du monde par une vision horizontale en expansion (comme « ramifiée », L'arbre des voyelles en sera un exemple probant). La tradition solide et verticale de la sculpture fait place à une « sculpture fluide ».

Le Bernin, "Apollon et Daphné", d'après "Les métamorphoses" d'Ovide, marbre, vue d'ensemble, 1622-25, villa Farnese, Rome

Le temps du fleuve, le temps de la pierre, le temps des arbres et des hommes. Tous les êtres sont pliés ensemble dans le cours du temps. Une égalité se crée…

Le Bernin, "Apollon et Daphné", d'après "Les métamorphoses" d'Ovide, marbre,
détail, 1622-25, villa Farnese, Rome

Autre série de sculptures fluides : les « Anatomies ». Dans Anatomie 6 une petite rigole ruisselle sans fin entre les veines de la sculpture en marbre. L'eau et la pierre devenue « fluide » dialoguent. Fifty'artiste suit et révèle les veines du marbre qui paraît à certains endroits à peine dégrossi, comme southward'il sortait de la carrière. On retrouve cette conception d'une sculpture qui surgit informée par la leçon de la pierre- même chez Michel-Ange (la série des Esclaves) et plus tard chez Rodin

Michel-Ange, "Esclave", détail, marbre, Sixteen° siècle

Auguste Rodin, "La master de Dieu" ou "La création", marbre, détail, 1898


Ce qui semble inanimé est en fait travaillé par le temps. Fifty'eau coule. N'en est-il pas de même cascade le monde végétal (avec une lenteur vigoureuse) et pour le monde minéral (est-il réellement au « repos » ?). L'œuvre de Penone pourrait être comparé à united nations espace silencieux qui s'éveille et qui révèle ces matières dont aucune n'échappe à la loi souple des métamorphoses.

Dans le Cèdre de Versailles (2000-2003) Penone travaille l'arbre abattu par une tempête. Comme dans ses premières œuvres, il « décortique » l'arbre en suivant fifty'un des cernes de croissance jusqu'à retrouver l'aspect qu'avait celui-ci à une époque antérieure à celle où il a été abattu.


PENONE travaillant au Cèdre de Versailles, 2000

Ainsi pouvait-il partir de tout objet manufacturé, en bois (poutre par exemple), et retrouver l'arbre d'origine à united nations âge déterminé. Comme pour remonter le temps et renvoyer à un état primitif de la matière.

PENONE, Les arbres des poutres, 1970, crayon sur papier

PENONE, Arbres, 2003


PENONE, Cèdre de Versailles, 2002-2003


La partie jeune de 50'arbre due north'est jamais intégralement creusée et reste partiellement attachée à la poutre comme pour une confrontation entre nature et culture. Cliquer sur le lien suivant :
http://www.ina.fr/art-et-culture/musees-et-expositions/video/NAC86070409/expostion-giuseppe-penone-au-musee-des-beaux-arts-de-nantes.fr.html

  • Le rapport au toucher, fifty'empreinte ou « l'émotivité des surfaces »

Hegel avait établi un classement entre les différents sens. Les sens « matériels » : le toucher, l'odorat, le goût et les sens « théoriques » : fifty'ouïe et la vue, et relie l'art à ces deux dernières. Pourtant Penone étend le champ de la sculpture en management des sens matériels. Son œuvre sollicite parfois l'odorat comme dans Respirer fifty'ombre, 1999 et Matrice de sève, 2009 (installée l'an dernier à l'École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris).

Dès les premières œuvres ce contact avec les éléments naturels prend une identify prépondérante. La surface, la peau des choses devient comme une folio d'écriture. Palper, toucher, c'est s'imprégner de ce qu'on touche et le marquer. La peau constitue l'inframince, cette limite entre le dedans et le dehors… Dans Anatomie 2 de 1993, le moulage en plâtre d'une partie de dos d'une principal est encastré dans la surface du marbre. En 1970, avec Dérouler sa propre peau, il opère united nations relevé de son corps et du monde qui l'environne. « Dérouler sa propre peau sur l'air, l'eau, la terre, la roche, les murs.. » Dans L'empreinte du dessin de 2002-2003, l'empreinte des dix doigts de l'artiste génère un dessin qui de amplify dans l'espace. Penone go along au crayon le tracé des lignes obtenues à partir de l'empreinte laissée au centre d'une feuille de papier.

PENONE, Propagation, 1994-96.
Crayon feutre sur papier et sur mur,
métal, eau, dessin au crayon-feutre sur papier, plexiglass. Deux éléments: mur de la galerie, bassin: 86 x 83 x 62 cm. Drove particulière. Vue prise à la Galerie Paul Andriesse, Amsterdam.


Lorsque nous touchons les choses nous agissons sur le monde, nous modifions la chose touchée. L'œuvre de Penone, la mécanique quantique et la philosophie bouddhiste se croisent… Dans « Jardin des sculptures fluides », 2003-2007 (voir plus bas le documentaire vidéo) , Penone anime l'eau des bassins du jardin grâce à united nations système de « soufflerie » ; il y dessine des empreintes de doigt hors échelle…


Penone, "Dessin d'eau", jardin des sculptures fluides, Venaria Reale, 2003-2007


Regarder c'est aussi toucher du regard. L'empreinte d'un doigt se développe dans l'espace selon les lois de l'optique, matérialisée par un moulage en statuary divisé en trois sections. Forme de cône soutenue par des branches à hauteur de 50'œil humain.

PENONE, "Ombre de terre",
vue d'ensemble et détails, 2000-2003.

Penone dessinant

PENONE. Paupières, (détail), 1989-91.

Fusain sur fibres non tissées, plâtre. 350 ten 1500 cm env. Drove De Pont Foundation for Gimmicky Arts, Tilburg, Hollande.



Dans Peau de graphite, 2004, Penone reporte un fragment d'empreinte de sa propre peau. Le changement d'échelle nous amène à parcourir ce fragment comme s'il south'agissait d'un paysage.

PENONE. Paupières, 1989-91.

Fusain sur fibres non tissées, plâtre. 350 ten 1500 cm env. Collection De Pont Foundation for Contemporary Arts, Tilburg, Hollande.


50'étendue du palpable et du visible peuvent se mêler.. Travailler sur le toucher c'est encore abolir la distance inhérente au regard et établir une communion avec la chose touchée. Comme un bain de contacts avec les choses…

L'empreinte est au cœur du processus créatif de l'artiste. Les souffles, 1978, sont des sculptures de terre cuite dans lesquelles Penone reproduit le book de la respiration en modelant l'empreinte de son corps sur un grand vase d'argile. À 50'embouchure du vase, il a laissé un indice de son geste, le moulage de ses lèvres entrouvertes dans 50'action de souffler. La sculpture semble due south'animer comme les plis d'une sculpture « baroque »…Entre le sujet et le monde il existe un rapport de réciprocité.

Le Bernin, L'extase de Ste Thérèse,

détail, marbre, 1645-1652, Rome, Santa Maria della Vittoria.

Giuseppe Penone, Souffle vi [Soffio 6], 1978
Terre cuite, 158 x 75 x 79 cm

Dans Nature de feuilles, 1990, il travaille à partir d'une boite crânienne à l'intérieur de laquelle la matière molle du cerveau a marqué sa surface.

Penone, "Nature de feuilles", ruban adhésif, charbon, 1990

En saupoudrant de poudre de carbone l'intérieur de la boite crânienne, il relève grâce à des bandes adhésives l structure, les traces laissées par la compression du cerveau, les veines, etc. et reconstruit à plat 50'empreinte relevée en la collant sur une plaque de verre… Les deux images fusionnent et dialoguent. Jeux de correspondances, mutations, glissements… 50'homme rejoint le végétal et vice-versa…

« La volonté d'un rapport d'égalité entre moi-même et les choses est à fifty'origine de monday travail ».

2 - Son œuvre / Tentative de nomenclature : les principales séries En 2004 rétrospective au Middle Georges Pompidou, commissaire d'exposition Catherine Grenier.
Les œuvres sont abordées par grands ensembles correspondant aux différentes séries sur lesquelles il a travaillé depuis 1970. Les Arbres


Série qu'il commence en 1969 avec 50'arbre de four mètres, dans laquelle il enlève les cernes de croissance de 50'arbre jusqu'à retrouver son coeur, organe chargé de restituer la perception de 50'arbre originel.

Cet ensemble est présenté dans un ordonnancement particulier, nommé Répéter la forêt (Ripetere il Bosco), et qui reconfigure une forêt dans 50'espace du Musée.

Penone, "Matrice de sève", Beaux-arts de Paris, 2009

Les Empreintes
Elles donnent lieu à des travaux de nature variée dont le plus spectaculaire est le dessin de La Paupière (Palpebra,1977) géante, qui se développe sur plus de dix mètres de large.

Les Moulages
Ceux notamment de parties du corps sur lesquels sont projetées des photographies de ces fragments (Torace, Piede, 1972) ou bien moulages de pommes de terre (Patate, 1977) et de courges (Zucche, 1978-79) qu'il a fait pousser en leur donnant la forme de parties de son corps.

Penone, "Zucche", 1978-79

Les Souffles
Thématique abordée en premier lieu dans une série de photographies de nuages de poussière qui évoque un souffle animé, puis dans united nations ensemble de vases de terre à échelle humaine (Soffii, 1978), restituant métaphoriquement l'amplitude du souffle de 50'artiste.

Giuseppe Penone, Souffle 6 [Soffio 6], 1978
Terre cuite, 158 x 75 ten 79 cm



Etre fleuve (Essere fiume, 1981)
Travail qui constitue l'un des gestes les plus radicaux de fifty'oeuvre de 50'artiste. Penone duplique à l'identique le travail de la nature sur une pierre, et s'identifie ainsi au fleuve.

Les Ongles (Unghie, 1987-94)
Ces oeuvres de verre thermoformé réalisées au Cirva (Center international de recherches sur le verre et les arts plastiques), replacent l'homme dans la perspective de la Genèse et intègrent la lumière comme matériau de l'oeuvre.

Penone, "Ongle et bougies", 1994

L'oeuvre présentée dans 50'exposition, Ongle et bougies (Unghia e candele, 1994) est accompagnée d'une installation spécifique, réalisée pour le lieu. Elle anime les murs d'une tapisserie de moulages d'ongles en plâtre (Unghiate).

Les Anatomies (Anatomie, 1994-97)
Marbres dont il dégage les veines, prêtant aux blocs massifs l'animation d'un épiderme humain.

Penone, "Anatomie.5", marbre, 1994

Les Arbres de cristal
Ils allient la thématique de l'arbre et celle de la lumière : L'arbre des vertèbres (L'Albero delle vertebre, 1996) et Propagation (Propagazione, 1995).

La salle tapissée de feuilles de laurier, Respirer l'ombre (Respirare l'ombra, 2000), forme une sorte de crypte naturelle, chambre sensible dans laquelle 50'odorat intervient cascade la première fois.

Penone, dessin pour "Respirer l'ombre"


Penone, "Respirer l'ombre",. Installation.
Feuilles de laurier, bronze, 180 cages métalliques, 2000



Les Peaux de feuilles (Pelle di foglie, 2000)
Travaux de bronze qui associent le travail du moulage et la référence au végétal dans des oeuvres d'inspiration mythologique, sur le thème de la métamorphose.

Penone, "Peaux de feuilles", statuary

Penone, "Peaux de feuilles", bronze. Villa Médicis, Rome, 2008

Les gigantesques empreintes érectiles faites d'épines d'acacias Dépouille d'or sur épines d'acacia (Spoglia d'oro su spine d'acacia, 2001-2002), dernière série de travaux qu'il montre pour la première fois dans un grand dispositif intégrant les travaux sur le marbre, sur la propagation des empreintes et sur la "peau d'or".

Penone, "Dépouille d'or sur épines d'acacia", détail et vue d'ensemble.


Les recherches en cours qui sont représentées par deux oeuvres : Ombre de terre (Ombra di terra, 2000-2003), oeuvre de bronze et terre poursuivant sa réflexion sur la propagation de la vision, et Pelle di cedro (Peau de cèdre, 2002-2003) en cuir, nouvelle inflexion des recherches sur le mimétisme qu'il mène depuis quelques années avec le bronze et dont témoigne Fifty'arbre des Voyelles, oeuvre monumentale de bronze installée au Jardin des Tuileries.

Cèdre de Versailles (Cedro di Versailles), l'oeuvre présentée dans le Forum, a été réalisée par fifty'artiste durant ces deux dernières années, à partir du fût d'un arbre gigantesque.
Ce cèdre de v tonnes, provenant de la forêt de Versailles, a été déraciné par la tempête et acheté par Penone.
Il a adapté pour la première fois à un arbre awe-inspiring le traitement de dévoilement qui caractérise son approche de l'élément végétal. Ouvrant une large "porte"dans l'arbre, il en dénude le coeur et nous restitue la vision de l'arbre vivant et fragile au sein de la masse inerte.

Les non italianistes couperont le son...


L'arbre des voyelles… A coté des sculptures mythologiques classiques et des oeuvres de Maillol, le jardin de sculpture des Tuileries comprend, depuis 1998, de nombreuses oeuvres contemporaines.
Le bronze est une commande du Ministère de la Culture et de la Communication. Il a été réalisé avec la participation de Pascal Cribier, architecte paysagiste.
« Dans un rectangle de verdure gît l'arbre pétrifié de Guiseppe PENONE, comme arraché par un vent puissant, déraciné, privé de l'humus nourricier. L'arbre des voyelles est un moulage en bronze d'united nations chêne de quatorze mètres de long et au contraire de son modèle déjà retourné à la terre, il ne pourrira pas.
"Si j'ai utilisé le bronze, c'est parce qu'il est une fossilisation idéale du végétal. Le bronze a ses racines dans une culture qui est fifty'animisme et je ne peux penser qu'elle ait utilisé des techniques qui due north'étaient pas en liaison avec la brutalité de la nature. Enfin c'est un matériau qui, si on le laisse à l'extérieur, à toutes les intempéries, prend une oxydation dont 50'aspect est très similaire à celui de la feuille ou du fût des arbres."
Giuseppe PENONE.

« La sculpture nous renvoie ainsi à la terrible tempête de 1999, la tempête du siècle, qui a dévasté la forêt française. »
Clément COTTET
3 - L'arbre des Voyelles de Penone, une oeuvre monumentale de bronze installée au Jardin des Tuileries.



Un texte de Philippe Sabourdin sur l'oeuvre de Penone, L'arbre des voyelles

A coté des sculptures mythologiques classiques et des oeuvres de Maillol, le jardin de sculpture des Tuileries comprend, depuis 1998, de nombreuses oeuvres contemporaines.
« Moulage d'united nations chêne de 30 mètres déraciné, cette œuvre de bronze dont le titre peut évoquer united nations poème de Rimbaud est emblématique de la démarche de Giuseppe Penone. Démarche qui met l'inerte en consonance avec le vivant et donne matière sculpturale au temps. Ici, les cinq branches de l'arbre couché témoignent d'un passé. De ce passé fixé par une empreinte renaissent cinq vivants arbustes, cinq « voyelles », A-E-I-O-U, qui sculptent lentement le présent au rythme des saisons. »

Penone, dessin

L'arbre
Fifty'arbre des Tuileries est en bronze. Il résulte d'un moulage…Fifty'Arbre qui revient de manière récurrente dans l'œuvre est lui aussi affaire de sculpture et de modelage. Il y revient non seulement comme figure emblématique de la nature, motif ou objet de sculpture, mais encore - et de façon plus singulière - comme matière ductile disposée au moulage et au modelage. Afin de situer 50'Arbre des voyelles dans un contexte élargi aux démarches qui traversent l'œuvre entier, il sera rappelé que ces moulages, ces modelages ont pu se limiter à celui d'un arbre ou d'un arbuste comme ils ont pu participer d'une hybridation du végétal avec d'autres corps vivants ou leur réplique de métal fondu. Ainsi, les premières œuvres dans la forêt de Garessio reposent sur l'idée que l'arbre est un fluide plastique, un médium se prêtant au pétrissage au même titre que la glaise. Cependant, si la terre est immédiatement réactive à la pression des doigts, il faudrait des années pour que fifty'arbre y réagisse sensiblement. Une œuvre bien connue des débuts, pallie en toute logique ce déficit en déléguant la durée de l'étreinte à united nations moulage de statuary. Moulage de la master de l'artiste qui empoigne le tronc d'un jeune arbre et perpétue durant sa croissance le souvenir tangible de ce corps à corps. Sculpter à contretemps
Nous retiendrons au moins deux choses de ce geste countdown : la première c'est que 50'artiste fait usage du moulage pour obtenir un double, une réplique en bronze qui, telle une photographie, se saisit des états de l'instant où le temps fait surface. Instant auquel le bronze donne permanence, pérennisant l'effet de l'étreinte momentanée dans la durée. Les élèves seront invités à réfléchir aux conséquences paradoxales de ce geste artistique qui revient à sculpter 50'action du temps à contretemps : à donner forme sculpturale à un instant qui résiste au cours du temps.


L'arbre des voyelles, au fil des saisons...





Cliquer sur le lien suivant :
http://www.dailymotion.com/video/x9boif_arbre-des-voyelles-guiseppe-penone_creation

"L'arbre des voyelles"
filmé en hiver.

Toucher le réel
La seconde qui s'en déduit, se rapporte à la posture « réaliste » de Penone qui, en recourant au moulage, privilégie le contact, la relation existentielle avec la matière, l'œuvre résultant de la double contigüité physique qu'elle manifeste.

Ainsi, pour Il poursuivra sa croissance sauf en ce indicate, celle du moulage métallique avec la main moulée et celle de 50'arbre avec le moulage de la chief. De même, pour Fifty'arbre des voyelles, celle du moulage de bronze avec le chêne déraciné et celle des cinq arbres d'essences différentes avec ce même moulage. En passant par le jardin
Au plan des évocations, avant même que le mystère de son seul titre et les résonances poétiques qu'il convoque nous invitent à 50'interprétation, la rencontre avec L'arbre des voyelles est source de questionnements. Le réalisme équivoque du moulage north'en est pas la moindre cause.

Ainsi le passant, découvrant inopinément l'arbre déraciné, peut-il n'y voir de prime abord qu'un signe de l'incurie de jardiniers nonchalants, le laissant gésir là où la tempête de 1999 l'a couché. Mais la curiosité le poussant, il prend rapidement censor qu'il se trouve devant autre chose qu'united nations arbre, quelque chose qui se rapporte à l'arbre mais qui n'est pas tout à fait l'arbre. Les étranges marcottages ou greffes d'essences différentes qui due south'élèvent de ses branches lui confirment cette impression et il a tôt fait de vérifier que l'arbre n'est pas de bois. Il est d'une matière plus pérenne qui le rapproche des grands fossiles et lui assigne une dimension mémorielle, bucolique et grave… La mémoire durable de l'arbre
50'œuvre est parallèle à la Seine … ce parallélisme n'est peut-être pas fortuit. En effet, le Fleuve et ses affluents, l'Arbre et ses branches, ont une construction arborescente similaire bien que leurs directions et leur dynamique s'opposent (verticalité/horizontalité, courant ascendant/courant descendant). Mais encore, l'arbre des Tuileries est passé par un état liquide. Le métal en fusion a coulé au creux du moule avant de se solidifier dans une simulated parfaite et durable de son modèle couché. De cet état liquide le simulacre de bronze conserve la dynamique : il se présente comme une source de vie. Horizontal, il se poursuit verticalement, contredit sa forme, recule son achèvement, revient au vivant, renaît. Sortie du moule, la mémoire de fifty'arbre mort affleure à la surface du statuary. A l'extrémité de ses cinq bras entés dans les troncs, les cinq arbustes lui donnent résonance. 50'arbre des voyelles due north'est pas imitation inerte, il est cause de forme. Formation lente et continue où se sécrète la génération, où se commémore le cycle de la vie.


Voyelles, les cinq arbustes s'énoncent au présent dans le testament que leur croissance sculpte. Monstre hybride du naturé et du naturant dont les chapiteaux romans ou les jardins de la Renaissance nous ont appris la fréquentation, la sculpture croissante et métamorphique des Tuileries nous convie aux réminiscences.
Nature et civilization
…50'œuvre de Penone, dès ses prémisses, se situe en rupture avec la tradition moderniste, tradition qui tourne le dos à cette même nature. Dans les années soixante, les artistes qui occupaient le terrain de l'advanced étaient pour la plupart les héritiers des dadaïstes, succédant à une vague d'abstraction, héritière quant à elle du surréalisme et de l'expressionnisme. Même si le naturalisme due north'avait pas été absent de la seconde école de Paris, la référence au modèle naturel n'était pas depuis la plus partagée. La matière contient 50'idée
Loin de cette mouvance urbaine, la démarche de Penone est apparemment plus « archaïque » ou plus « primitive ». Pourtant, bien que tournée vers la nature, c'est culturellement que son utopie réinvestit les territoires de frontières qui sépare la beauté naturelle du simulacre, le pays du paysage, le géométrique de 50'organique, l'inerte du vivant, la mort de la vie.


Procès d'idéation, sa sculpture est avant tout mise en évidence du principe. En cela elle ne contredit pas une esthétique classique qui donne primauté à la nécessité de la forme. De la tradition sculpturale Penone retient une posture qui le conduit à honorer la matière en exhumant la forme qu'elle seule est susceptible de contenir ou de générer. Mais sa quête est toute matérialiste. A fifty'ascèse des classiques qui situent l'idée au-delà d'un monde sensible que l'art aurait mission de transcender, il substitue celle d'un artiste à la recherche d'un principe immanent, sans arrière-monde. Un « toujours déjà là » jusque là ephemeral dont il due south'agit de rendre tangible la découverte. Ainsi la poutre équarrie nous révèle-t-elle en son principe, la mémoire enfouie de l'arborescence, fifty'âme de 50'arbre, de cet arbre là que le temps compté de fifty'industrie a recouvert d'une gangue d'oubli : la forme utile de la poutre. Il n'est pas insignifiant que l'arbre, matière vivante et toujours unique mais se prêtant à la confection d'objets industriels et commerciaux identiques vienne due south'imposer à un artiste qui tente de surmonter fifty'inconsistance du présent en lui donnant couleur d'éternité. Ambition somme toute « moderne » au sens baudelairien qui lui fera souhaiter que l'éphémère southward'éternisât. Modernité et vanité
La modernité baudelairienne, c'est d'abord, on le sait, le sens du présent. C'est jouir de la mode, du mouvement, de la trépidation du multiple, de ses convulsions et de ses métamorphoses. Mais c'est aussi être condamné au transitoire, être emporté par le mouvement dévorant du progrès, être contaminé par la circonstance, par le germe de la décadence. C'est encore opposer au fil de l'histoire un temps poétique, une échappée, le fulgurant instant où l'inconnu d'une beauté immuable s'offre à la vélocité des sens. Cette modernité a donc united nations ressort opportuniste : si elle se tourne vers le plus fugitif du monde présent, vers ce qui passe, c'est pour y saisir la sublime et intemporelle présentification de l'instant, fifty'essence du présent, ce réel dont la mort est l'événement absolu. Il s'ensuit que le plaisir esthétique du moderne repose sur une conscience mélancolique de la perte. « Tirer l'éternel du transitoire » c'est à la fois désespérer de la nouveauté et extraire de ce désespoir avisé la permanence d'une délectation nouvelle. L'arbre des voyelles instruit sensiblement sa relation au spectateur sur cette oscillation entre united nations sentiment mélancolique face à l'inexorable flèche du temps et united nations émerveillement devant 50'épanchement des choses en devenir. Ainsi, à côté de la source de vie d'où jaillissent les voyelles il y a dans la figure de fifty'arbre couché comme une rémanence de celle des transis, ces sculptures funéraires de corps allongés mis en demeure d'éternité. A, E, I, O, U
Pour terminer ces jalons, nous reviendrons sur le titre de la sculpture qui, comme nous l'avons dit, intrigue et se prête aux interprétations. Il est sans doute plus à entendre qu'à comprendre mais les quelques précisions qui suivent pourront peut-être faciliter cet entendement.
Tout d'abord, s'il est difficile de ne pas en référer au poème de Rimbaud, Voyelles , il convient de rappeler que Penone, pour sa function, ne revendique aucunement la parenté. Cela dit, la sculpture joue sur des correspondances sensibles, subjectives et poétiques, des « synesthésies » qui ne perdraient rien à lui faire écho. Ce que l'artiste présente en revanche dans ses déclarations comme une source d'inspiration c'est fifty'hypothétique alphabet des Druides, alphabet qui, selon certains spécialistes du monde celtique, aurait intégré des noms d'arbres. Prudemment, Penone ajoute que c'est une suggestion et en aucun cas la clef du titre, le laissant libre de se mettre diversement en consonance avec la scène visuelle et tactile de la sculpture. Ainsi les élèves pourront-ils prendre la liberté de voir dans l'arbre couché 50'horizon d'une écriture, racine d'une parole qui sans voyelle ne pourrait southward'élever en voix : que seules les voyelles portent au sens et qui par elles, touche les sens. 1- Paul-Louis Rinuy, Traces, empreintes, moulages dans la sculpture du vingtième siècle. Scéren/CNDP, Baccalauréat Arts plastiques
2- Giuseppe Penone, Il poursuivra sa croissance sauf en ce point, 1968
iii- Il s'agit de la série des œuvres qui à partir des années 70, ont pour titre Arbre de ten mètres, Arbre de 12 mètres, etc. qui ont fait l'objet des installations Répéter la forêt ou encore de L'Arbre-Porte de 1995.
4 - Les ancêtres :

Voyelles
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silence traversés des Mondes et des Anges :
- O 50'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! - A. Rimbaud ,1883

5 - Lexique fragmentaires et fragmenté : extraits de textes

Giuseppe Penone, fragments :

La forêt

« Je sens la respiration de la forêt, j'entends la croissance lente et inexorable du bois, je modèle ma respiration sur la respiration du végétal, je perçois fifty'écoulement de l'arbre autour de ma main posée sur son tronc...
La principal due south'enfonce dans le tronc de 50'arbre qui, par la vitesse de sa croissance et la plasticité de la matière, devient 50'élément fluide idéal pour être modelé »

Giuseppe Penone, 1968


« … Les forêts, les allées, les bois, les jardins, les vergers avec leurs arbres contenus dans les portes, dans les tables, dans le sol, dans les planches, dans les poutres, dans les bateaux, dans les chariots… »

Giuseppe Penone, 1969


« … Je remonte la mémoire de la forêt, une partie de la vraie mémoire de la forêt.
Fifty'exercice de la mémoire, le déplacement aveugle de la main sur l'écorce de l'arbre, la plasticité de la forêt dans sa formation.
La plasticité de la terre qui reçoit l'empreinte du passé, absorbe la pression du pied comme fifty'arbre qui, en grandissant, absorbe l'empreinte de 50'année de croissance de sa branche cassée. C'est ainsi que fifty'arbre se souvient de lui-même, il est la mémoire de lui-même.
Retrouver dans la terre les empreintes de pas effacés par la superposition des pas suivants. Creuser dans la mémoire de la boue, faire de la sculpture… »

Giuseppe PENONE, 1978



La pierre

« Extraire une pierre sculptée par la rivière, remonter la rivière à contre-courant, découvrir de quel endroit de la montagne vient la pierre, extraire un nouveau bloc de pierre de la montagne, reproduire exactement la pierre extraite de la rivière dans le nouveau bloc de pierre, c'est être rivière ; faire une pierre en pierre, c'est la sculpture parfaite, elle redevient nature, elle est patrimoine cosmique, création pure, la dimension naturelle de la bonne sculpture lui donne une valeur cosmique.
C'est être rivière la vraie sculpture de pierre. »

Giuseppe Penone, 1980



Le moulage du bronze

« Le moulage du statuary est un art antique qui plonge ses racines dans la conception animiste de la réalité. La similitude du statuary avec le végétal est surprenante et a certainement eu une grande importance dans l'élaboration de la technique de fusion… Le bronze est le matériau idéal pour fossiliser le végétal. Dans le statuary, le végétal conserve ses apparences et, si on le met à l'air libre, il réagit au climat en s'oxydant avec les mêmes couleurs que les végétaux qui l'entourent. Sa patine est la synthèse du paysage… »

Giuseppe PENONE, 1980

« … Nous admirons le paysage de la patine du bronze qui due north'est ni rouille ni couleur mais qui suinte du métal avec la même fraîcheur naturelle que les verts, les gris, les rouges des mousses et des feuillages de la forêt ; voilà la patine du bronze ! Le bronze, avec une grande facilité, traduit, fossilise le végétal, le geste de sa croissance et les couleurs de ses humeurs, il subit les éléments de l'air, la pluie, le vent, la chaleur du soleil, le froid, la gelée, dont, comme pour les végétaux, sa couleur est faite. L'air dense et compact en perpétuelle tension, mordant et subtil, pénètre dans le bronze, le corrompt, le comprime, le fait fleurir, et la splendeur brillante du paysage apparaît, la verte synthèse du paysage. »

Giuseppe PENONE, 1980


La trace

« … La trace de l'homme dans la nature est la bienvenue ; on l'accueille avec sérénité, elle nous rassure ; la trace de l'homme en ville, c'est autre chose. On fifty'évite, on la regarde avec circonspection, elle nous répugne, on l'efface en permanence. C'est en cela que consiste la plus grande role de fifty'activité de la ville. On est dégoûté à la seule idée d'une empreinte, c'est sale, on ne peut pas 50'accepter, il faut l'enlever à tout prix, l'effacer, pour faire de la place à la nouvelle saleté, à la sédimentation, au témoignage du vécu qui, à son bout, sera enlevé. On efface la mémoire de l'homme-matière. Mais on exalte la forme et la matière qui attestent l'homme comme pensée, de préférence avec des matériaux aseptisés…

Giuseppe Penone, 1983



La coulée

« … l'expansion, la lente coulée de la matière, qui glisse, rampe, crée la vibration, le bruissement, le crépitement de la croissance. »

Giuseppe PENONE, 1984


La boue

« … Je me souviens de la mémoire de la boue, de la lente ascension des vapeurs de la terre, de l'écoulement de l'eau dans le sous-sol, de la poussée verticale de la matière, conscience du vide où on entend résonner la masse de chair humaine qui coule, se déplace et devient volume imprécis, vapeur, cascade le promeneur qui traverse, dans le temps, l'histoire de la stratification par sédimentation.»

Giuseppe PENONE, 1987

6 - Giuseppe Penone et autres … Quelques mots et idées en résonance :

CORPS

« L'eau qui parcourt le sous-sol, qui connaît les secrets du sous-sol. Le bruit mystérieux de fifty'eau qui, en tombant dans united nations puits, fait un mouvement circulaire. Le cylindre d'air qui pénètre dans la terre. Les cinq sources des doigts qui confluent vers la paume de la chief pour ensuite couler ensemble dans le bras. La verticalité de l'eau exprimée par les plantes. Les fourches des arbres qui nous semblent si intimement humaines. Les fourches des doigts de la main, par leur mouvement dans l'espace, forment les rameaux, les racines et, avec la succession de gestes aux mêmes endroits, construisent les branches et le tronc du végétal. Le paysage de la forêt est le geste de la sculpture. »

Giuseppe Penone « Respirer l'ombre » - 1986 (p. 133)

CROISSANCE

« … Les petits bruits continus, obstinés et secs de l'expansion, la lente coulée de la matière, qui glisse, rampe, crée la vibration, le bruissement, le crépitement de la croissance. »

Giuseppe Penone « Respirer l'ombre » - 1984 (p. 135)


Penone, "Elevation", Rotterdam, 2007


EMPREINTE

" Toucher, comprendre une forme, un objet, c'est comme le couvrir d'empreintes (…) On peut "poser son regard" mais c'est seulement après avoir posé ses mains qu'on pose son regard et le regard perçoit, déchiffre la forme, et la voit avec les empreintes des mains…"

Giuseppe Penone "Respirer l'ombre" -1969 ( p. 51)

Penone, "Il verde del bosco", frottage, 1984

" L'prototype animale, l'empreinte, est culture involontaire. Elle a 50'intelligence de la matière, une intelligence universelle, une intelligence de la chair, de la matière homme. L'empreinte de tout l'épiderme de son propre corps, united nations saut en l'air, un plongeon dans l'eau, le corps couvert de terre."

Giuseppe Penone « Respirer fifty'ombre » - 1970 ( p. 60 )

" Tout se passe en surface, tout le processus vital se trouve à la surface. Coller au sol avec les pieds et la tête au vent, dans le ciel. Ombre et lumière. Superficiels sont la mue, la scorie, le déchet qui fournissent 50'humus nécessaire à la vie. (…)

…la trace de l'homme en ville, c'est autre chose. On fifty'évite, on la regarde avec circonspection, elle nous répugne, on 50'efface en permanence. C'est en cela que consiste la plus grande part de 50'activité de la ville. On est dégoûté à la seule idée d'une empreinte, c'est sale, on ne peut pas l'accepter, il faut l'enlever à tout prix, l'effacer, pour faire de la place à la nouvelle saleté, à la sédimentation, au témoignage du vécu qui, à son tour, sera enlevé. On efface la mémoire de l'homme-matière. Mais on exalte la forme, la matière qui atteste 50'homme comme pensée, de référence avec des matériaux aseptisés. La possibilité d'expression est acceptée dans cet espace restreint…"

Giuseppe Penone « Respirer l'ombre » - 1983 ( p.67)

…" Un doigt qui touche une surface laisse une image qui correspond aux points de contact de la peau avec la surface. Cette opération est le résultat d'un contact et transmet une pression claire et précise qui produit une prototype. Ce qui crée la sensation de pression, c'est la déformation mécanique du tissu de la peau par rapport à la surface soumise à la pression. (…)

Penone, "Dessin d'eau", jardin des sculptures fluides, Venaria Reale, 2003-2007

Visuellement, ces images sont une carte des points de pression et correspondent à l'exploration, faite point par point et de façon systématique, d'une zone échantillon de peau (empreinte). Quand on agrandit une "empreinte" par un processus photographique, on obtient une prototype claire de 50'intensité pression de la surface de la peau. Cette exécution représente, pour la personne qui effectue fifty'opération, d'autres types de pression et de sensibilité cutanée. En effet, cascade la zone de peau du doigt qui, au contact avec le fusain, est sollicitée, la sensation de pression redouble…(…)
Il existe en outre united nations rapport entre l'opération initiale ( 50'empreinte ) et l'opération finale ( la transcription de 50'image photographique de fifty'empreinte). En effet , de même que "l'empreinte" est une image directement proportionnelle à la pression exercée par la totalité de la superficie de peau concernée, la transcription de l'agrandissement de l'empreinte est une prototype directement proportionnelle à la pression exercée par la personne pour construire les moindres détails de l'image photographique."

Giuseppe Penone « Respirer l'ombre » -1973 ( p. 73)

Penone, "Dessin d'eau", jardin des sculptures fluides, Venaria Reale, 2003-2007


« Prométhée, fils de Japet et de Clymène, créa les hommes avec du limon et de l'eau alors qu'Athéna leur insuffla la vie.
La main qui modela l'homme a laissé sur celui-ci les empreintes que l'eau et l'air remplissent au fur et à mesure de nos mouvements. L'air en effet qui remplit les empreintes reproduit la peau du créateur : la peau de celui qui touche l'homme a tendance à prendre, à cet endroit, la forme de celle du créateur.
Avec le négatif de sa peau imprimée, on peut faire une infinité de positifs, autant que les futurs contacts avec la surface »

Giuseppe Penone « Respirer l'ombre » - 1973 ( p. 93)


Jardin des sculptures fluides. Détails de "Dessin d'eau" à partir de 6 : 21

Les not italianistes couperont le son.

« J'imprime ma main sur fifty'argile. Je détache mon bras de 50'arbre auquel il adhère. Je sens la poussée de l'eau qui jaillit contre le bout de mes doigts. Je me souviens de la mémoire de la boue, de la lente ascension des vapeurs de la terre, de l'écoulement de 50'eau du vide où on entend résonner la masse de chair humaine qui coule, se déplace et traverse, dans le temps, fifty'histoire de la stratification par sédimentation. »

Giuseppe Penone « Respirer l'ombre » - 1987 ( p. 134)

« L'ensemble des empreintes d'une vie ou d'un grand nombre de personnes a un intérêt comme mémoire, témoignage d'un vécu individuel ou collectif. Telle est la valeur des marches d'un escalier usées par les pas du fleuve des personnes qui fifty'ont emprunté. »

Giuseppe Penone « Respirer l'ombre » - 1972 ( p. 145)

IDENTITE

" Il arrive un moment où on se débarrasse des conventions et des connaissances acquises cascade redéfinir son identité, son espace de pensée et retrouver fifty'authenticité que l'apprentissage nous a fait oublier.
L'identité est un espace, l'espace de son corps qui devient seulement ensuite l'espace de ses idées, fifty'espace où la personne se projette. La première identité est celle du corps, c'est 50'identité cellulaire, une identité de chair."

Giuseppe Penone « Respirer l'ombre » - 1973 ( p. 53 )

MAIN

…" L'histoire de 50'homme tient sur la paume de la main, dans la feuille de vigne imprimée sur la paume de la main…"

Giuseppe Penone "Respirer l'ombre", 1975 ( p. 6 )

(…)

…" Avoir les mains blanchies d'être restées dans l'eau pour faire, au moins une fois, partie du ruisseau. "

Giuseppe Penone "Respirer 50'ombre" - 1969 ( p. 24 )

OMBRE

« Eteins-toi, éteins-toi, courte bougie.
La vie n'est qu'une ombre qui marche. »

Shakespeare « Macbeth »

« Respirer fifty'ombre, son ombre ; l'ombre de son corps due south'étend à l'intérieur, dans ses propres entrailles.
Respirer 50'ombre, c'est comme toucher united nations corps qui a la même température que le nôtre.
Respirer, manger son ombre, relier l'ombre que l'on a dans la bouche et l'ombre qui tombe sur les yeux, réunir fifty'ombre que l'on avale et l'ombre projetée dans 50'espace, qui atteint les autres ombres de l'univers trouées d'étoiles.
Respirer son ombre, c'est une feuille, couverte de cire, c'est introduire l'obscurité dans la nuit rythmique du corps comme le bronze fluide. »

Giuseppe Penone « Respirer l'ombre » - 1998 ( p.176)

PEAU

« … L'âme glisse au long du bâti, à la surface de la tour, et peut-être aussi de la connaissance. Une douceur s'offre de l'extérieur, comme la peau nue à l'eau de la mer, douceur assez forte cascade résister aux circonstances ou les aller chercher hardiment à la fortune du monde, mais strength assez fine pour en saisir les appels discrets, douceur dure et sensitive, équilibre délicat, en porte à faux quelquefois, entre le délectable et le déchirant ; nous n'apprenons rien vraiment que ce qui marque cette cire molle, chaude, assez froide pour que la trace perdure, adaptative
jusqu'à la mort not comprise ; pour écrire, je lis sur ma peau d'écorché plutôt que de copier les parchemins de la bibliothèque, fais confiance désormais à cette mémoire plus qu'aux banques de données, un auteur répond de soi. J'écris sur ma peau et non sur celles d'autres qui répondraient pour moi, comme Bonnard a peint sur la sienne et l'betrayal sans honte. Je déchiffre mes rides, gravures du temps, écrites au mode ; l'âme hante ce cuir recouvert d'inscriptions.
Il me semble que le cerveau concentre localement ce lieu de connaissance. Le je frémit le long de l'échine, je pense partout.

Penone, "Dérouler sa propre peau", 1970-71, tirages argentiques.


Si chacun exposait, comme les peintres, ses dépouilles, ses mues, imitait l'écrivain et l'exhibition de ses parchemins, scarifiés, à chacun son labarum, son linceul ou son suaire, nous verrions un boyfriend spectacle. Rides, cicatrices, panneaux racornis, oeils-de-perdrix ou psoriasis, travail, douleur, mémoire, perversions secrètes tatouent la peau et la façonnent plus encore que la couleur native, le métissage raffiné ou l'exposition au soleil des plages , où nul n'est nu, habillé de son bronzage, mince voile en attente des cancers. Haillons marqués , troués, alourdis de reliefs, affichés à la cimaise, aveux lamentables ou stigmates du travail, sommes-nous vraiment autres que ces chiffons-là ? Que sommes-nous de plus que ces fantômes ?… »

Michel SERRES , « Les 5 sens » , 1985
( page 77 ; chap . « Voiles »)

« … La sensibilité exquise – normale – aime les messages denses mais préfère les rares, se nourrit puissamment à la quantité, mais se délecte aux lieux où elle se retire et laisse seulement des traces : la qualité, le doux commencement, presque le signe. Ainsi traînent sur la peau des titres ténus de visible et d'audible, des clairs-obscurs et des chuchotements ; demeurent sur elle l'invisible du visible, les inaudibles de la musiques, la sourde caresse du vent léger, les imperceptibles, comme restes ou marques des hautes énergies dures. Le doux du sensuel hante la peau… »


Michel SERRES , « Les 5 sens » , 1985
( folio 72 « Voiles »)

Penone, "Peau de cèdre Edera", relief, cuir et bronze, 2007


« … La peau est une variété de contingence : en elle, avec elle se touchent le monde et mon corps, le sentant et le senti, elle définit leur bord commun. Contingence veut dire tangence commune : monde et corps se coupent en elle, en elle se caressent. Je north'aime pas dire milieu pour le lieu où mon corps habite, je préfère dire que les choses se mêlent entre elles et que je ne fais pas exception à cela, à je me mélange au monde qui se mélange à moi. La peau intervient entre plusieurs choses du monde et les fait se mêler…. »

Michel SERRES , « Les five sens » , 1985
(folio 82 « Mélanges, Dévoilement »)

Penone, "L'espace de la sculpture, écorce", bronze et cuir, 2005


« …L'état des choses s'enchevêtre, mêlé comme united nations fil, un long câble, un écheveau. Les connexions northward'ont pas toujours leur dénouement. Qui démêlera cet embrouillement ? Qu'on imagine le fil du réseau ou le cordon de l'écheveau ou du lacis à plus d'une dimension, qu'on imagine fifty'entrelacs comme la trace sur un plan de l'état que je décris. 50'état des choses se chiffonne, se froisse, replié, parcouru de fronces et de volants, de franges, de mailles , de laçages.
Dévoiler ne consiste signal à ôter un obstruction, enlever un décor, écarter une couverture, sous lesquels gît la chose nue, mais à suivre patiemment, avec un respectueux doigté, la disposition délicate des voiles , les zones, les espaces voisins, la profondeur de leur entassement, le talweg de leurs coutures , à les déployer quand il se peut, comme une queue de paon ou une jupe de dentelles.

L'état des choses aurait cascade modèle ce milieu ou ce mélange, ou intuitionnable, ou sensible comme un amas de tissus, mille dispositions possibles de voiles.
Sensible à la vue comme une aurore boréale, pour qui se trouve dans les dessous vaporeux, gaufrés, incandescents, drapés, légers, fragiles de cette lueur d'aube ; tangible comme la topologie des surfaces, de leurs événements ou circonstances ; aural comme des vagues, des ondes, mouchoirs de batiste qui flottent dans l'air ; sapide, sans doute, je sens ma langue s'habiller d'un haillon méticuleux, quand je goûte ; l'état des choses est le milieu des sens, mieux, leur mélange. La peau les mélange, voile elle aussi… »


Michel SERRES , « Les v sens » , 1985
( page 84 , chap. « Voiles » )

« … Tout se rencontre à la contingence, comme si tout portait peau. La contingence est la tangence de deux ou plusieurs variétés, fait voir leur voisinage. Fifty'eau et l'air avoisinent une couche épaisse ou mince d'évaporation, l'air et fifty'eau se touchent dans un lit de brume. La terre et l'eau s'épousent dans la glaise et dans la boue, se joignent dans united nations lit de limon. Le front froid et le front chaud glissent 50'un sur 50'autre sur un matelas de turbulences. Voiles de voisinage, couches, pellicules, membranes, plaques. Nous vivons sur des tapis roulants, à des milliers de mètres sous nos pieds, lents et têtus… »


Michel SERRES , « Les v sens » , 1985
( p.82 , « Mélange, Dévoilement »)

« La toile est un analogon, à peine métaphorisé, de la peau. Les peintres sont de la race des scarifiés… »

Jean – Paul Marcheschi « Le livre du sommeil », 2001 (P. 70)

(…)
« La peau du livre, c'est la peinture, ce qui tombe de lui, son déchet, ce que la langue omet de dire… »

…" Fifty'enveloppe est importante, c'est la définition de 50'individu…"

Giuseppe Penone " Respirer l'ombre" -1976 ( p.58)


PIERRE

…" Une pierre qui vit les variations de 50'humidité du milieu où elle se trouve est une sculpture en plein air…"

Giuseppe Penone " Respirer fifty'ombre", 1968 ( p. 21)

( …)

…" La conscience et l'intelligence d'une pierre peuvent se deviner à sa capacité de mutation comme matière. Les pierres que nous voyons dans les montagnes sont comme des lambeaux de peau qui partent du corps qui les a engendrés…"

Giuseppe Penone " Respirer l'ombre", - 1977 ( p. 22)

… « J'ai vu la fluidité de la pierre qui bouge comme les vagues de 50'océan… »

Giuseppe Penone " Respirer l'ombre", 1994 ( p. 142)

SCULPTURE

« L'eau qu'on prend dans la bouche, boire, lever verticalement le liquide horizontal, la recherche de la surface, la répétition d'une forme qui existe déjà, l'idée de la rivière, l'adaptation d'un élément à un autre élément, l'arbre à la pierre, le vivant au mort, le plein au vide, le fluide au solide, la lumière à l'ombre, l'extrême précarité du concept de solide, fluide, dur, mou, positif, négatif, les variations climatiques, les différences de chaleur, tout contribue à brouiller les limites de 50'action et de la recherche de la sculpture où le sculpteur, sans forme, prend à chaque fois, d'instant en instant, fifty'prototype du dur, du mou, de l'enveloppant, du fluide, du solide… »

Giuseppe Penone « Respirer l'ombre » - 1979 ( p. 105)



Penone, "Fifty'espace de la sculpture" .

Villa Médicis, Rome, 2008


« … Retrouver dans la terre les empreintes de pas effacés par la superposition des pas suivants. Creuser dans la mémoire de la boue, faire de la sculpture… »

Giuseppe Penone « Respirer l'ombre », 1978 ( p.128)

vii- La technique du moulage en bronze à la cire perdue

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cire_perdue


Penone, "Idées de pierre".
Villa Médicis, Rome, 2004-2007



eight - Bibliographie et autres références :

Catalogue d'exposition :

Giuseppe Penone , Ed Centre Georges Pompidou 2004
Giuseppe Penone, Matrice de Sève, Carnets d'études n°14, Editions Beaux arts de Paris 2009.
Artstudio , L'arte povera

Documents vidéos :

L'fine art et la manière : Giuseppe Penone , émission Arte
Tide the river Andy Goldworthy

Liens :

http://nascimento.lyceefrancais-brasilia.internet/documents/Pick%20Arts/arbredesvoyellesPenone.pdf

http://artic.ac-besancon.fr/arts_plastiques/Actualite/spip.php?article153.

http://www.exporevue.com/mag/fr/penone_beaubourg.html.

http://www.centrepompidou.fr/didactics/ressources/ens-artepovera/ens-artepovera.htm.

http://www.rfi.fr/actufr/articles/053/article_28405.asp

http://ecrireiciaussi.canalblog.com/archives/2009/11/26/15810296.html

http://www.blog.ereann.com/?p=675.

http://world wide web.liberation.fr/culture/0101187972-penone-enracine-l-arte-povera.

http://florencedemeredieu.blogspot.com/2010/03/giuseppe-penone-la-foret-de-soignes.html.

brittonthestoat.blogspot.com

Source: https://artsplastiquesmaupassant.blogspot.com/2010/07/giuseppe-penone-et-larbre-des-voyelles.html

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